Complete first draft of modele-de-solow.

master
Stéphane Adjemian (Ryûk) 2022-08-29 15:49:46 +02:00
parent cd692868d8
commit 2dce461c8d
Signed by: stepan
GPG Key ID: 295C1FE89E17EB3C
1 changed files with 769 additions and 15 deletions

View File

@ -6,12 +6,13 @@
#+HTML_HEAD: <script src="../../highlight/highlight.min.js"></script>
#+HTML_HEAD: <script>hljs.highlightAll();</script>
#+LANGUAGE: fr
#+STARTUP: latexpreview
#+TITLE: Modèle de Solow
#+DATE: Février 2022
#+AUTHOR: Stéphane Adjemian
#+EMAIL: stephane.adjemian@univ-lemans.fr
#+BEGIN_QUOTE
#+BEGIN_QUOTE
Cette note propose une présentation alternative du modèle de Solow. La
présentation est plus générale que celle vue en cours. Par exemple, la forme de
la fonction de production de production n'est pas postulée (en cours nous avons,
@ -23,6 +24,10 @@ l'état stationnaire.
* La fonction de production
\[
Y = F(K, L)
\]
Nous savons déjà que les propriétés du modèle de Solow découle pour l'essentiel
des propriétés de la fonction de production. Nous commençons donc par décrire
de façon générale la technologie de production. Celle-ci détermine la quantité
@ -30,10 +35,6 @@ produite de bien homogène à partir des quantités de capital physique et de
travail. On suppose qu'il existe une fonction continue $F$ de $\mathbb R_+^2$ dans
$\mathbb R_+$ de classe $\mathcal C^2$ :
\[
Y = F(K, L)
\]
où $Y$, $K$ et $L$ sont respectivement les quantités de bien, de capital
physique et de travail.
@ -84,14 +85,14 @@ Enfin les conditions d'Inada posent des restrictions aux bords sur les
productivités marginales. On verra plus loin qu'elles sont essentielles pour
assurer l'existence d'un état stationnaire non trivial (c'est-à-dire positif)
dans le modèle de Solow.
Si une fonction de production $F$ vérifie les conditions [[color:red][(N1)]]-[[color:red][(N4)]] alors on peut
déduire les propriétés suivantes.
#+BEGIN_property
Les facteurs de production sont essentiels dans le sens où $F(0,L)=F(K,0)=0$ pour tout $(K,L)\in\mathbb R_+^2$.
#+END_property
Cette propriété nous dit qu'il n'est pas possible de produire en l'absence d'un
des deux facteurs de production. La fonction de production doit donc « passer »
par l'origine.
@ -132,7 +133,7 @@ caractérisant les propriétés des fonctions homogènes (le théorème d'Euler)
Soit $g(x,y)$ une fonction de $\mathbb R^2$ dans $\mathbb R$ différentiable et homogène de degré $k$ par rapport à $x$ et $y$. Alors on a :
\[
k g(x,y) = g_x(x,y)x+g_y(x,y)y
k g(x,y) = g_x(x,y)x+g_y(x,y)y
\]
où $g_x$ et $g_y$ sont les dérivées partielles par rapport à $x$ et $y$. Ces
@ -156,7 +157,7 @@ g_x(\lambda x, \lambda y)x + g_y(\lambda x,\lambda y)y = k \lambda^{k-1} g(x,y)
En particulier, pour $\lambda=1$ nous avons donc :
\[
k g(x,y) = g_x(x,y)x+g_y(x,y)y
k g(x,y) = g_x(x,y)x+g_y(x,y)y
\]
Pour montrer que la dérivée partielle $g_x$ est homogène de degré $k-1$ on
@ -349,7 +350,7 @@ fonction de production $F(K,L)$. On a :
3. $f''(k)\leq 0$,
4. $\lim_{k\rightarrow 0}f'(k)=\infty$ et $\lim_{k\rightarrow \infty}f'(k)=0$,
5. $F_(K,L) = f'(k)$, et
6. $F_L(K,L) = f(k)-f'(k)k$.
6. $F_L(K,L) = f(k)-f'(k)k$.
#+END_property
#+BEGIN_proof
@ -435,13 +436,13 @@ considérant la différentielle totale de $\frac{F_K}{F_L}$, il vient :
où, en appliquant les règles de dérivation bien connues, on a :
\[
\frac{\partial \frac{F_K}{F_L}}{\partial K} = \frac{F_{KK}F_L-F_{KL}F_K}{F_L^2}
\frac{\partial \frac{F_K}{F_L}}{\partial K} = \frac{F_{KK}F_L-F_{KL}F_K}{F_L^2}
\]
et
\[
\frac{\partial \frac{F_K}{F_L}}{\partial L} = \frac{F_{KL}F_L-F_{LL}F_K}{F_L^2}
\frac{\partial \frac{F_K}{F_L}}{\partial L} = \frac{F_{KL}F_L-F_{LL}F_K}{F_L^2}
\]
Puisque le long d'un isoquant nous avons $\frac{\mathrm d
@ -450,7 +451,7 @@ différentielle totale. Nous avons donc :
\begin{equation*}
\begin{split}
\mathrm d\frac{F_K}{F_L} &=
\mathrm d\frac{F_K}{F_L} &=
\left(\frac{\partial \frac{F_K}{F_L}}{\partial L} - \frac{\partial \frac{F_K}{F_L}}{\partial K}\frac{F_L}{F_K} \right)\mathrm dL \\
&= \left(\frac{F_{KL}F_L-F_{LL}F_K}{F_L^2}F_K - \frac{F_{KK}F_L-F_{KL}F_K}{F_L^2} F_L \right)\frac{\mathrm dL}{F_K} \\
&= \frac{F_{KL}F_LF_K-F_{LL}F_K^2-F_{KK}F_L^2+F_{KL}F_KF_L}{F_L^2}\frac{\mathrm dL}{F_K}\\
@ -572,7 +573,9 @@ propriété 6 dans la section précédente, cette répartition est donc sans
conséquences. Nous ferons abstraction des profits dans la suite.
Un ménage $m\in[0,1]$ utilise son revenu pour consommer ou investir. Sa
contrainte budgétaire saturée[fn:2: Dans ce modèle, le comportement du ménage est exogène. ] s'écrit :
contrainte budgétaire saturée[fn:2: Dans ce modèle, le comportement du ménage
est exogène, la contrainte budgétaire est donc directement écrite sous la forme
d'une égalité.] s'écrit :
\[
C(t,m) + I(t,m) = w(t)L(t,m) + r(t)K(t,m)
@ -583,3 +586,754 @@ ou en termes intensif :
\[
c(t,m) + i(t,m) = w(t) + r(t)k(t,m)
\]
où le membre de droite, la somme des revenus du travail et du capital, est le
revenu réel (c'est-à-dire exprimé en termes d'unités de bien homogène) du
ménage. On notera $y(t,m$) le revenu par tête du ménage $m$ à l'instant $t$.
Dans une économie fermée ce revenu doit être égal à la production. Sur le membre
de gauche, le partage entre consommation et investissement est déterminé par la
règle linéaire suivante :
\begin{cases}
c(t,m) &= (1-s)y(t,m)\\
i(t,m) &= sy(t,m)
\end{cases}
Le taux d'épargne $s$ est ici supposé constant dans la coupe des individus et
dans le temps.
* Comportement des firmes
À l'instant $t$, l'économie est peuplée par un continuum de firmes $e\in[0,1]$.
Les firmes emploient du travail et louent du capital sur des marchés
parfaitement concurrentiels, pour produire un même bien homogène, à l'aide d'une
technologie commune. Elles vendent la production aux ménages sur un marché
parfaitement concurrentiel. On note $K(t, e)$ et L(t,e) les demandes de facteurs
(capital et travail) exprimés par la firme $e$ à l'instant $t$. Le profit de la
firme $e\in[0,1]$ s'écrit alors :
\[
\Pi(t,e) = F\left(K(t,e),L(t,e)\right) - w(t)L(t,e) - r(t)K(t,e)
\]
Chaque firme détermine ses demandes de facteurs de façon à maximiser son profit.
Si la fonction de production est néoclassique, l'objectif est bien défini et le
programme de la firme $e$ admet une unique solution intérieure qui doit
satisfaire :
\begin{cases}
F_K(K(t,e),L(t,e)) &= w(t)\\
F_L(K(t,e),L(t,e)) &= r(t)
\end{cases}
À l'optimum de la firme $e$ les productivités marginales doivent être identiques
aux prix des facteurs. Supposons, par exemple, que la productivité marginale du
travail soit supérieure au taux de salaire $w(t)$. Dans ce cas, la firme aurait
intérêt à exprimer une demande de travail plus élevée, puisque l'augmentation de
la quantité rapportera plus que ce qu'elle coûtera. Comme la productivité
marginale est décroissante par hypothèse, $F_{LL}<0$, l'augmentation de la
quantité de travail rapprochera la productivité marginale du taux de salaire.
Dans l'autre sens, si la productivité marginale du travail est inférieure au
taux de salaire, la firme a intérêt à diminuer sa demande de travail. À
l'optimum de la firme on doit donc avoir égalisation des productivités
marginales et des prix des facteurs.
Puisque la fonction de production est néoclassique, nous savons que les
productivités marginales sont homogènes de degré zéro. Autrement dit, les
productivités marginales ne dépendent que du ratio $X(t,e) = K(t,e)/L(t,e)$. On a :
\begin{cases}
F_K(K(t,e),L(t,e)) &= F_K(X(t,e),1)\\
F_L(K(t,e),L(t,e)) &= F_L(1,X(t,e)^{-1})
\end{cases}
La productivité marginale du capital est donc décroissante par rapport au ratio
capital/travail, puisque $F_{KK}<0$, alors que la productivité marginale du
travail est croissante par rapport au même ratio. Clairement, puisque les mêmes
prix, $r(t)$ et $w(t)$, s'imposent aux firmes, le ratio capital/travail doit
être unique et indépendant de l'indice $e$ :
\[
X(t,e) = X(t)\quad \forall e\in[0,1]
\]
Pour que le programme d'une firme $e\in[0,1]$ ait une solution unique, il faut qu'il
existe un unique ratio capital/travail $X(t)$ tel que :
\begin{cases}
r(t) &= F_K(X(t),1)\\
w(t) &= F_L(1,X(t)^{-1})
\end{cases}
En exprimant les productivités marginales en termes de technologie intensive, on
doit donc avoir :
\begin{cases}
r(t) &= f'(X(t))\\
w(t) &= f(X(t))-X(t)f'(X(t))
\end{cases}
ce qui pose implicitement une contrainte sur les prix des facteurs $w(t)$ et
$r(t)$ pour qu'ils soient compatibles avec un équilibre compétitif. En inversant
la première équation[fn:3: La fonction $f'$ est bijective de $\mathbb R^+$ dans
$\mathbb R^+$, puisqu'elle est monotone décroissante, nous sommes donc assurés
de l'existence de la fonction réciproque $f'^{-1}$.], c'est-à-dire en exprimant
le ratio $X(t)$ comme une fonction de $r(t)$, puis en substituant dans la
seconde, on obtient :
\[
w(t) = f\left(f'^{-1}\left(r(t)\right)\right) - r(t)f'^{-1}\left(r(t)\right) \triangleq \mathcal F\left(r(t)\right)
\]
La fonction $\mathcal F: \mathbb R^+\setminus\{0\}\rightarrow\mathbb
R^+\setminus\{0\}$ est communément appelée la /frontière des prix des facteurs/.
Il s'agit d'une fonction continue et dérivable sur $\mathbb R^+\setminus\{0\}$
et on peut montrer qu'elle est monotone décroissante. Sa dérivée est donnée
par :
\begin{equation*}
\begin{split}
\mathcal F'(r) & = f'\left(f'^{-1}(r)\right)\left(f'^{-1}(r)\right)'-f'^{-1}(r)-r \left(f'^{-1}(r)\right)'\\
& = -f'^{-1}(r)\\
& = -X
\end{split}
\end{equation*}
Pour que les prix des facteurs soient compatibles avec un équilibre compétitif
(et donc le comportement optimal des firmes) il faut que si le prix du capital
augmente de $\mathrm dr$ alors le prix du travail baisse de $X\mathrm dr$. La
décroissance de la frontière des prix des facteurs nous dit qu'il n'est pas
possible (dans ce modèle /et à technologie inchangée/) d'observer une augmentation
simultanée des prix des facteurs. On peut aussi montrer que la frontière des
facteurs est une fonction convexe[fn:4: En effet, on a :
$\mathcal F''(r) = -\left(f'^{-1}(r)\right)'=-\frac{1}{f''\left(f'^{-1}(r)\right)}>0$ puisque $f''(k)<0$.]
et que $\lim_{r\rightarrow 0}\mathcal F(r) = \infty$ et $\lim_{r\rightarrow\infty}\mathcal F(r) = 0$.
#+begin_src python :session :exports none
def production(k, alpha, sigma, A):
""" Retourne la production par tête associée au niveau de capital physique par travailleur k, dans le cas
d'une fonction de production CES.
"""
psi = (sigma-1)/sigma
if abs(psi)<1e-6:
return A*k**alpha
else:
return A*(alpha*k**psi+1-alpha)**(1/psi)
def marginalproductivity(k, alpha, sigma, A):
""" Retourne la productivité marginale du capital associée au niveau de capital physique par travailleur k, dans le cas
d'une fonction de production CES.
"""
psi = (sigma-1)/sigma
if abs(psi)<1e-6:
return alpha*A*k**(alpha-1)
else:
return alpha*A*(alpha+(1-alpha)*k**(-psi))**((1-psi)/psi)
def fpf(r, alpha, sigma, A):
""" Retourne le salaire réel associé au taux d'intérêt r le long de la frontière des prix des facteurs, dans le cas
d'une fonction de production CES.
"""
psi = (sigma-1)/sigma
if abs(psi)<1e-6:
return (1-alpha)*A*(alpha*A/r)**(alpha/(1-alpha))
else:
k = (1/(1-alpha))**(-1/psi)*((r/(alpha*A))**(psi/(1-psi))-alpha)**(-1/psi)
return production(k, alpha, sigma, A) - k*marginalproductivity(k, alpha, sigma, A)
#+end_src
#+RESULTS:
La figure [[fig:fpf][1]] montre la frontière des prix des facteurs dans le cas d'une
fonction de production de type CES (qui généralement n'est pas une fonction de
production néoclassique) pour différentes valeurs de l'élasticité de
substitution entre le travail et le capital physique. La courbe rouge correspond
au cas Cobb-Douglas, la courbe verte à une CES avec des facteurs plus
substituables que dans le cas Cobb-Douglas ($\sigma=1,2$), la courbe bleue à une
CES avec des facteurs moins substituables que dans le cas Cobb-Douglas
($\sigma=0,8$).
#+begin_src python :session :exports none
import numpy as np
import matplotlib.pyplot as plt
plt.figure(1)
r = np.linspace(0.05, 2, 1000)
w = fpf(r, .3, .8, 1.0)
plt.plot(r, w, 'b', label=r'$\sigma=0.8$')
w = fpf(r, .3, 1.2, 1.0)
plt.plot(r, w, 'g', label=r'$\sigma=1.2$')
w = fpf(r, .3, 1, 1.0)
plt.plot(r, w, 'r', label=r'$\sigma=1$')
plt.legend()
plt.xlabel("Taux d'intérêt réel (r)")
plt.ylabel("Taux de salaire réel (w)")
plt.savefig("img/fpf.svg", transparent=True)
#+end_src
#+RESULTS:
: None
Chaque point $(r,w)$ le long d'une frontière est associé à un ratio capital
travail $X$ (la valeur absolue de la pente), et à une répartition du revenu
entre rémunérations du capital et du travail. Si le taux de salaire est élevé et
donc si la rémunération du capital est faible, puisqu'il y a une relation
décroissante entre ces deux prix, le ratio capital travail sera élevé car il est
alors optimal pour la firme d'employer plus de capital que de travail. D'autant
plus qu'il est facile de substituer le travail et le capital, c'est pourquoi la
frontière des prix des facteurs est plus d'autant plus élevée que l'élasticité
de substitution est importante.
\\
#+CAPTION: *Frontière des prix des facteurs avec une fonction CES.*
#+LABEL: fig:fpf
[[file:img/fpf.svg]]
On remarque que les conditions d'optimalité de la firme $e$ déterminent le ratio
des facteurs de production, mais pas la « taille » de la firme (les niveaux de
$L(t,e)$ et $K(t,e)$ ne sont pas déterminés). On note aussi que ces mêmes
conditions, via le théorème d'Euler, impliquent :
\[
r(t)X(t,e)+w(t) = f(X(t,e))
\]
et donc la nullité du profit :
\[
\Pi(t,e) =
L(t,e)\biggl(f(X(t,e)-r(t)X(t,e)-w(t))\biggr)
\]
* Apurement des marchés
Le marché du travail est équilibré si et seulement si :
\[
\underbrace{\int_0^1 L(t,e)\mathrm de}_{\text{Demande de travail}} = \underbrace{e^{nt}\int_0^1\mathrm dm}_{\text{Offre de travail}}
\]
\[
\Leftrightarrow \int_0^1 L(t,e)\mathrm de = L(t)
\]
c'est-à-dire si la demande de travail des firmes est égale à l'offre de travail des ménages.
\\
Le marché du capital est équilibré à l'instant $t$ si et seulement si :
\[
\underbrace{\int_0^1 K(t,e)\mathrm de}_{\text{Demande de capital}} = \underbrace{e^{nt}\int_0^1k(t,m)\mathrm dm}_{\text{Offre de capital}}
\]
\[
\Leftrightarrow \int_0^1 K(t,e)\mathrm de = K(t)
\]
où $K(t)$ est le stock de capital agrégé dans l'économie, c'est-à-dire si la
demande de capital des firmes est égale à l'offre de capital des ménages.
* Équilibre général
Nous pouvons maintenant confronter les ménages et les firmes, définir
l'équilibre et montrer son existence et unicité. Les ménages se rencontrent sur
trois marchés : le marché du travail, le marché du capital et le marché du bien
homogène.
#+BEGIN_definition
L'équilibre de l'économie décentralisée est une allocation intertemporelle
$\bigl\{\bigl(k(t,m),c(t,m),i(t,m)\bigr)_{m\in[0,1]},
\bigl(K(t,e),L(t,e)\bigr)_{e\in[0,1]}\bigr\}_{t\in\mathbb R^+}$ et des
trajectoires de prix $\bigl\{w(t),r(t)\bigr\}_{t\in\mathbb R^+}$ telles que :
1. Étant donnés les prix $\bigl\{w(t),r(t)\bigr\}_{t\in\mathbb R^+}$, $\bigl\{k(t,m),c(t,m),i(t,m)\bigr\}_{t\in\mathbb R^+}$ est cohérent avec le comportement des ménages pour tout $m\in[0,1]$.
2. Étant donnés les prix $\bigl\{w(t),r(t)\bigr\}_{t\in\mathbb R^+}$, $\bigl\{K(t,e),L(t,e)\bigr\}_{t\in\mathbb R^+}$ est cohérent avec le comportement des firmes pour tout $e\in[0,1]$.
3. Les marchés des facteurs sont apurés à chaque instant.
#+END_definition
Notons que dans cette définition il n'y a pas de référence au marché du bien
homogène (où les ménages achètent le bien produit par les firmes). C'est la loi
de Walras : dans une économie composée de $n$ marchés, sil $n-1$ marchés sont
apurés, alors le dernier marché ($n$) est nécessairement équilibré (tout
simplement parce qu'un excès d'offre ou de demande sur ce marché devrait être
compensé par un déséquilibre sur au moins un autre marché, c'est la loi de
Walras).
\\
Commençons par caractériser l'équilibre intertemporel. Nous savons, par les
conditions d'optimalité de la firme $e\in[0,1]$ que nous devons avoir :
\[
K(t,e) = X(t) L(t,e)\quad\forall e\in[0,1]
\]
En sommant sur $e$, on obtient la relation suivante entre la demande agrégée de
capital et la demande agrégée de travail :
\[
\int_0^1 K(t,e)\mathrm de = X(t) \int_0^1L(t,e)\mathrm de
\]
Comme les marchés des facteurs de production doivent être apurés, on doit avoir la relation suivante entre les offres agrégées de capital et de travail :
\[
K(t) = X(t) L(t)
\]
c'est-à-dire :
\[
X(t) = k(t)
\]
Le ratio capital-travail des firmes doit être égal au stock de capital par tête
dans l'économie. En substituant dans les conditions d'optimalité des firmes, on
peut écrire les prix des facteurs comme des fonctions du stock de capital par
tête :
\begin{cases}
r(t) &= f'(k(t)) \triangleq r(k(t)) \\
w(t) &= f(k(t)) - k(t)f'(k(t)) \triangleq w(k(t))
\end{cases}
On remarque que $r'(k) = f''(k)<0$ et $w'(k)=-f''(k)k>0$. Le taux d'intérêt réel
est une fonction décroissante du stock de capital par tête, cela reflète
l'hypothèse des rendements décroissants. Le salaire réel est une fonction
croissante du stock de capital par tête. En notant que $w'(k)$ est aussi égal à
la dérivée seconde croisée $F_{KL}(K,L)$, on comprend que la croissance du
salaire par rapport à $k$, qui fait aussi écho à la décroissance de la frontière
des prix des facteurs, traduit la complémentarité des facteurs (quand la
quantité de capital augmente la productivité du travail augmente).
En sommant sur $m\in[0,1]$ les contraintes budgétaires des ménages, il vient :
\[
\int_0^1 C(t,m)\mathrm dm + \int_0^1 I(t,m)\mathrm dm = r(t)\int_0^1 K(t,m)\mathrm dm + w(t)L(t)
\]
\[
\Leftrightarrow C(t) + I(t) = r(t)K(t) + w(t)L(t)
\]
ou en termes intensifs :
\[
c(t) + i(t) = r(t)k(t) + w(t)
\]
Comme $f(k)=rk+w$ par le théorème d'Euler, on a finalement :
\[
c(t) + i(t) = f(k(t))
\]
la contrainte de ressource de l'économie.
En sommant sur $m\in[0,1]$ la règle d'accumulation du stock de capital par tête :
\[
\int_0^1 \dot k(t,m)\mathrm dm = \int_0^1 i(t,m)\mathrm dm - (n+\delta)\int_0^1 k(t,m)\mathrm dm
\]
\[
\Leftrightarrow \dot k(t) = i(t) - (n+\delta)k(t)
\]
En agrégeant les décisions des ménages, il vient :
\[
\int_0^1 i(t,m)\mathrm dm = s\int_0^1 y(t,m)\mathrm dm
\]
\[
\Leftrightarrow i(t) = s y(t)
\]
D'où finalement :
\[
\dot k(t) = s f(k(t)) - (n+\delta)k(t)
\]
\[
\Leftrightarrow \dot k(t) = G\left(k(t)\right)
\]
$G:\mathbb R_+\rightarrow\mathbb R$ est une fonction continue et dérivable sur
$\mathbb R_+^\star$, elle passe par zéro, $G(0)=0$, elle est croissante puis
décroissante (à partir de $\bar k$ tel que $G'(\bar k)=0$, le niveau de capital
par tête tel que la productivité marginale du capital est égale à
$\frac{n+\delta}{s}$). Comme la dérivée est bornée sur $\mathbb R_+$, on sait
que la fonction $G$ est lipschitzienne, et donc par le théorème de
Cauchy-Lipschitz l'équation différentielle admet une unique solution pour une
condition initiale donnée. En français : étant donné une dotation initiale
$k(0)$ il existe une unique trajectoire pour le stock de capital physique
$\left(k(t)\right)_{t\in\mathbb R_+}$. Il existe donc aussi une unique
trajectoire pour les autres agrégats (production, consommation et
investissement) et pour les prix $w(t)$ et $r(t)$, qui sont des fonctions du
stock de capital par tête.
#+BEGIN_proposition
Pour toute distribution initiale $\bigl(k(0,m)\bigr)_{m\in[0,1]}$, un équilibre
intertemporel existe. L'allocation de la production entre les firmes n'est pas
déterminé, mais l'équilibre est unique au regard des agrégats et des allocations
des ménages. Le capital par tête est déterminé par une équation différentielle
d'ordre un :
\[
\dot k(t) = G\left(k(t)\right)
\]
pour tout $t\in\mathbb R_+$ et $k(0) = \int_0^1k(0,m)\mathrm d m$ donné, avec :
\[
G(k) = sf(k)-(n+\delta)k
\]
Les prix réels d'équilibre sont donnés par :
\[
r(t) f'(k(t))
\]
et
\[
w(t) = f(k(t)) - k(t)f'(k(t))
\]
#+END_proposition
On remarque que la loi d'évolution caractérisant la dynamique d'équilibre du
stock de capital par tête est identique à celle vue en cours dans le cas de la
version centralisée du modèle (c'est-à-dire sans marchés). Ce n'est pas
surprenant, étant donné que l'économie est ici supposée parfaitement
concurrentielle (voir les théorèmes du bien être dans le cours de
microéconomie).
La figure [[fig:solow][2]] représente, dans le cas d'une fonction de production Cobb-Douglas,
la fonction $G$ et la dynamique dans le plan $(k,\dot k)$. La variation du stock
de capital est coissante par rapport à $k$ pour les petites valeurs de $k$ puis
monotone décroissante. La fonction $G$ est nulle en 0 et $k^{\star}$. Ces deux
points sont des états stationnaires. Le premier est instable et le second semble
globalement stable puisque $G>0$ si et seulement si $k < k^{\star}$. Dans la suite
nous allons caractériser la dynamique du stock de capital par tête en commençant
par montrer l'existence, l'unicité et la stabilité de l'état stationnaire.
#+begin_src python :session :exports none
def getkstar(alpha, sigma, A, s, n, delta):
""" Retourne l'état stationnaire du stock de capital par tête, dans le cas d'une fonction de production CES.
"""
psi = (sigma-1)/sigma
if abs(psi)<1e-6:
return (A*s/(n+delta))**(1/(1-alpha))
else:
if ((psi<0) & (s*A*alpha**(1/psi)>(n+delta))) | ((psi>0) & (s*A*alpha**(1/psi)<(n+delta))):
return (((1-alpha)*(s*A)**psi)/((n+delta)**psi-alpha*(s*A)**psi))**(1/psi)
else:
raise NameError("Pas d'état stationnaire non trivial.")
def getkbar(alpha, sigma, A, s, n, delta):
""" Retourne la valeur maximale de \dot{k}, dans le cas d'une fonction de production CES.
"""
psi = (sigma-1)/sigma
if abs(psi)<1e-6:
return (alpha*A*s/(n+delta))**(1/(1-alpha))
else:
return ((1-alpha)**(1/psi))*(s*alpha*A/(n+delta))**(1/(1-psi))
alpha = 0.30
sigma = 1.00
delta = 0.02
s = 0.20
n = 0.02
A = 1.00
kbar = getkbar(alpha, sigma, A, s, n, delta)
kstar = getkstar(alpha, sigma, A, s, n, delta)
kdotatkbar = s*production(kbar, alpha, sigma, A)-(n+delta)*kbar
with open('img/solow-transition.tex', 'w') as f:
f.write("\\documentclass[10pt,tikz]{standalone}\n")
f.write("\\usepackage{tikz,pgfplots}\n")
f.write("\\usetikzlibrary{patterns, intersections, arrows, decorations.pathreplacing, decorations.markings, calc}\n")
f.write("\\pgfplotsset{plot coordinates/math parser=false}\n")
f.write("\\begin{document}\n")
f.write(" \\begin{tikzpicture}\n")
f.write(" \\draw[xscale=.3,->] (0, 0) -- (15, 0) node [right] {{\\footnotesize $k$}}\n")
f.write(" [postaction={decorate, decoration={markings,mark=between positions 0.15 and 0.65 step 0.05 with {\\arrow[red]{>};}}}, postaction={decorate, decoration={markings,mark=between positions 0.74 and 0.95 step 0.05 with {\\arrow[red]{<};}}}];\n")
f.write(" \\draw[yscale=10,->] (0, -.1) -- (0, 0.2) node [left] {{\\footnotesize $\\dot k$}} ;\n")
f.write(" \\draw[xscale=.3,yscale=10,domain=0:14, smooth, variable=\\x, blue, samples=1000] plot ({{\\x}}, {{{0}*\\x^{1}-{2}*\\x}}) node[right] {{{{\\footnotesize $G(k)$}}}};\n".format(s,alpha,n+delta))
f.write(" \\draw[dashed,xscale=.3,yscale=10] (0,{0}) -- ({1},{0}) -- ({1},0) node[below] {{{{\\footnotesize $\\bar k$}}}};\n".format(kdotatkbar, kbar))
f.write(" \\draw[xscale=.3] ({0},0) node[below]{{{{\\footnotesize $k^{{\\star}}$}}}};\n".format(kstar))
f.write(" \\end{tikzpicture}\n")
f.write("\\end{document}\n")
#+end_src
#+RESULTS:
#+BEGIN_SRC shell :exports none :results none
cd img
pdflatex solow-transition
pdf2svg solow-transition.pdf solow-transition.svg
rm solow-transition.aux solow-transition.log solow-transition.pdf solow-transition.tex
cd ..
#+END_SRC
#+CAPTION: *Variations du stock de capital par tête.*
#+LABEL: fig:solow
#+ATTR_HTML: :width 500px
[[file:img/solow-transition.svg]]
* État stationnaire
L'état stationnaire non trivial, $k^{\star}>0$, s'il existe doit être tel que
l'investissement par tête est égal à la dépréciation du stock de capital par
tête :
\[
sf(k^{\star}) = (n+\delta)k^{\star}
\]
\[
\Leftrightarrow \frac{f(k^{\star})}{k^{\star}} = \frac{n+\delta}{s}
\]
Notons $\varphi(k)$ la productivité moyenne du capital. Cette fonction de
$\mathbb R_+$ dans $\mathbb R_+$, est continue et dérivable sur $\mathbb
R_+^{\star}$. Elle est monotone décroissante :
\[
\varphi'(k) = \frac{k f'(k) - f(k)}{k^2} = \frac{f(k)}{k^2}\bigl(\alpha(k)-1\bigr)<0
\]
car l'élasticité de la production par rapport au capital, $\alpha(k)$, est
inférieure à un. De plus, par les conditions d'Inada et la règle de l'Hôpital, on a :
\[
\lim_{k\rightarrow 0}\varphi(k) = \infty \quad\text{ et }\quad \lim_{k\rightarrow \infty}\varphi(k) = 0
\]
Il existe donc un unique $k^{\star}$ tel que l'investissement par tête est égale
à dépréciation du stock de capital par tête.
On peut montrer que cet état stationnaire non trivial est globalement stable.
Pour cela on définit une fonction mesurant la distance entre $k(t)$ et
$k^{\star}$ : $\zeta(k) = (k-k^{\star})^2$. Par construction, on a
$\zeta(k^{\star})=0$ et $\zeta>0$ autrement. On peut aussi montrer que cette
distance est monotone décroissante :
\begin{equation*}
\begin{split}
\dot \zeta(k) &= 2 \dot k (k - k^{\star})\\
&= 2 (k - k^{\star}) \bigl(sf(k)-(n+\delta)k\bigr)\\
&= 2 (k - k^{\star}) \left(\frac{s}{n+\delta}\frac{f(k)}{k}-1\right) (n+\delta)k\\
&= 2 (k - k^{\star}) \left(\frac{\varphi(k)}{\varphi(k^{\star})}-1\right) (n+\delta)k\\
\end{split}
\end{equation*}
Puisque $\varphi$ est une fonction monotone décroissante, on vérifie que le
premier terme $2(k-k^{\star})$ et le deuxième terme,
$\varphi(k)/\varphi(k^{\star})-1$, n'ont jamais le même signe. Comme le dernier
terme, $(n+\delta)k$ est toujours positif, on peut conclure que la variation de
la distance $\zeta$ est strictement négative (elle est nulle seulement si $k=0$
ou $k=k^{\star}$). Ainsi, quelle que soit la condition initiale $k(0)>0$, le
stock de capital doit converger à long terme vers l'état stationnaire non
trivial $k^{\star}$.
* Caractérisation de la dynamique
On définit la vitesse de convergence vers l'état stationnaire comme le taux de
décroissance du taux de croissance[fn:5: Voir [[https://stephane-adjemian.fr/posts/simulation-du-modele-de-solow/][ici]] pour une définition
alternative basée sur la dynamique de la distance à l'état stationnaire plutôt
que la dynamique du taux de croissance.]. Dans la suite on s'intéresse à la
vitesse de convergence de la production par tête. Sachant que le taux de
croissance de la production par tête est égal au taux de croissance du stock de
capital par tête multiplié par l'élasticité de la production par rapport au
capital, on obtient l'expression suivante du taux de croissance de la production
par tête :
\[
g_y = sf'(k) - (n+\delta)\frac{kf'(k)}{y}
\]
On sait que ce taux de croissance est positif si et seulement si l'économie est
située sous son état stationnaire et que le taux de croissance se rapproche de
zéro au fur et à mesure que l'économie se rapproche de l'état stationnaire. La
variation du taux de croissance est :
\[
\dot g_y = sf''(k)\dot k - (n+\delta)\frac{\left[f''(k)\dot k k + f'(k)\dot k\right]y - f'(k)k\dot y}{y^2}
\]
\[
\Leftrightarrow \dot g_y = sf''(k)\dot k - (n+\delta)\left[\frac{f''(k)\dot k k}{y} + (1-\alpha(k))\frac{\dot y}{y}\right]
\]
\[
\Leftrightarrow \dot g_y = -(n+\delta)(1-\alpha(k))g_y + f''(k)\dot k \left[s-(n+\delta)\frac{k}{y}\right]
\]
\[
\Leftrightarrow \dot g_y = -(n+\delta)(1-\alpha(k))g_y + \frac{f''(k)k}{f'(k)}\frac{f'(k)k}{y}g_k\left[s\frac{y}{k}-(n+\delta)\right]
\]
\[
\Leftrightarrow \dot g_y = -(n+\delta)(1-\alpha(k))g_y + \frac{f''(k)k}{f'(k)}g_y\left[s\frac{y}{k}-(n+\delta)\right]
\]
soit en utilisant la restriction entre l'élasticité de la production par rapport
au capital et l'élasticité de substitution dévoilée à la fin de la première
section :
\[
\Leftrightarrow \dot g_y = -(n+\delta)(1-\alpha(k))g_y - \frac{1-\alpha(k)}{\sigma(k)}(n+\delta)g_y\left[\frac{s}{n+\delta}\frac{y}{k}-1\right]
\]
La vitesse de convergence, définie comme l'opposé du ratio de la variation du
taux de croissance au taux de croissance, est donc donnée par :
\[
\beta (k) = (n+\delta)(1-\alpha(k))\left[1+\frac{1}{\sigma(k)}\left(\frac{s}{n+\delta}\frac{f(k)}{k}-1\right)\right]
\]
comme une fonction du stock de capital par tête. En utilisant la définition de
l'état stationnaire (la productivité moyenne du capital doit être égale à
$(n+\delta)/s$), on a encore :
\[
\beta (k) = (n+\delta)(1-\alpha(k))\left[1+\frac{1}{\sigma(k)}\left(\frac{f(k)/f(k^{\star})}{k/k^{\star}}-1\right)\right]
\]
On vérifie facilement que dans le cas Cobb-Douglas, c'est-à-dire avec
$\sigma(k)=1$ et $\alpha(k)=\alpha$ pour tout $k$, on obtient :
\[
\beta(k) = (n+\delta)(1-\alpha)\left(\frac{k}{k^{\star}}\right)^{-(1-\alpha)}
\]
Lorsque $k$ converge vers $k^{\star}$, on retrouve la vitesse de convergence que
nous obtiendrions en linéarisant le modèle de Solow (voir [[https://stephane-adjemian.fr/posts/simulation-du-modele-de-solow/][ici]]). La vitesse de
convergence est monotone décroissante, par rapport au temps, si et seulement si
le stock de capital est inférieure à son niveau de long terme, autrement la
vitesse de convergence est monotone croissante :
\[
\dot \beta (k) = - \frac{n+\delta}{k^{\star}}(1-\alpha)^2\left(\frac{k}{k^{\star}}\right)^{\alpha-2}\dot k
\]
Sous l'hypothèse d'une fonction de production Cobb-Douglas, l'observation d'une
diminution de la vitesse de convergence dans le temps suggère que la dotation
initiale de l'économie est inférieure à sa dotation de long terme (elle est
initialement « pauvre »).
\\
Dans le cas d'une fonction de production CES, c'est-à-dire avec
$\sigma(k)=\sigma$ pour tout $k$, le sens de variation de la vitesse de
convergence dépend toujours de la position de la condition initiale, mais aussi
du niveau de l'élasticité de substitution entre les facteurs. Supposons qu'il
existe un état stationnaire non trivial[fn:6: Cela n'est pas garanti avec une
fonction de production CES, puisqu'il ne s'agit pas d'une fonction de production
néoclassique, les conditions d'Inada ne sont pas satisfaites. Pour que cet état
stationnaire existe, il faut que le taux d'épargne soit assez important lorsque
les facteurs sont moins substituables que dans le cas Cobb Douglas, ou assez
faible quand les facteurs sont plus substituables que dans le cas Cobb-Douglas.]
$k^\star$. La vitesse de convergence est :
\[
\beta (k) = (n+\delta)(1-\alpha(k))\left[1+\frac{1}{\sigma}\left(\frac{f(k)/f(k^{\star})}{k/k^{\star}}-1\right)\right]
\]
En spécifiant la fonction de production suivante :
\[
f(k) = \left(a k^\frac{\sigma-1}{\sigma} + (1-a)\right)^{\frac{\sigma}{\sigma-1}}
\]
avec $a\in[0,1]$, et en notant que l'on peut exprimer la productivité moyenne en
fonction de l'élasticité de la production par rapport au capital :
\[
\frac{f(k)}{k} = a^\frac{\sigma}{\sigma-1}\alpha(k)^\frac{\sigma}{1-\sigma}
\]
on peut réécrire la vitesse de convergence de la façon suivante :
\[
\beta (k) = (n+\delta)(1-\alpha(k))\left[1+\frac{1}{\sigma}\left(\left(\frac{\alpha(k)}{\alpha(k^\star)}\right)^\frac{\sigma}{1-\sigma}-1\right)\right]
\]
Clairement, si $\sigma>1$ alors la vitesse de convergence (quand l'état
stationnaire existe) est toujours positive et monotone décroissante par rapport à
$k$[fn:7: En effet, dans ce cas $\beta$ est une fonction monotone décroissante de $\alpha$ et on peut montrer de façon générale que l'élasticité de $y$ par
rapport à $k$ est croissante si et seulement si l'élasticité de substitution
entre les facteurs est supérieure à 1:
\[
\alpha'(k) = \frac{\left(f'(k)+kf''(k)\right)f(k)-kf'(k)^2}{f(k)^2}
= \frac{kf''(k)f(k)\left[1-\sigma(k)\right]}{f(k)^2}
\]
puisque le rendement marginal du capital est décroissant.]. Dans ce cas, la vitesse
de convergence diminue le long de la transition si et seulement si l'économie se
rapproche de l'état stationnaire par dessous (la condition initiale est
inférieure au niveau de long terme). Si $\sigma<1$, on peut obtenir, pour des
valeurs élevées de $k$, une vitesse convergence négative !! Car la productivité
moyenne du capital tend vers 0. Et la vitesse de convergence n'est plus une fonction
monotone du stock de capital par tête...
#+BEGIN_SRC python :session :exports none :results none
def elasticty(k, alpha, sigma, A):
""" Retourne l'élasticité de la production par rapport au capital en fonction du stock de capital par tête, pour une
fonction de production CES.
"""
psi = (sigma-1)/sigma
if (abs(psi)<1e-6):
return alpha
else:
return k*marginalproductivity(k, alpha, sigma, A)/production(k, alpha, sigma, A)
def speed(k, alpha, sigma, A, n, delta, s):
""" Retourne la vitesse de convergence en fonction du stock de capital par tête, pour une
fonction de production CES.
"""
psi = (sigma-1)/sigma
if abs(psi)<1e-6:
return (n+delta)*(1-alpha)*(k/getkstar(alpha, 1.0, A, s, n, delta))**(-(1-alpha))
else:
e = elasticty(k, alpha, sigma, A)
y = production(k, alpha, sigma, A)
kstar = getkstar(alpha, sigma, A, s, n, delta)
estar = elasticty(kstar, alpha, sigma, A)
ystar = production(kstar, alpha, sigma, A)
# return (n+delta)*(1-e)*(1+(1/sigma)*((e/estar)**(sigma/(1-sigma))-1))
return (n+delta)*(1-e)*(1+(1/sigma)*(y*kstar/(k*ystar)-1))
#+end_src
#+BEGIN_SRC python :session :exports none :results none
import numpy as np
sigma = .2
s = .2
kstar = getkstar(alpha, sigma, A, s, n, delta)
kgrid = np.linspace(.1*kstar, 2*kstar, 10000)
spval = speed(kgrid, alpha, sigma, A, n, delta, s)
ygrid = production(kgrid, alpha, sigma, A)
mgrid = marginalproductivity(kgrid, alpha, sigma, A)
egrid = elasticty(kgrid, alpha, sigma, A)
ggrid = s*mgrid-(n+delta)*egrid
ggrid2 = s*ygrid/kgrid-(n+delta)
agrid = ygrid/kgrid
fig, ax1 = plt.subplots()
ax2 = ax1.twinx()
ax1.plot(kgrid, spval, 'g-')
ax2.plot(kgrid, egrid, 'b-')
ax1.set_xlabel('k')
ax1.set_ylabel('β(k)', color='g')
ax2.set_ylabel('\varepsilon (k)', color='b')
fig.show()
# fig.savefig("img/speed.svg", transparent=True)
#+END_SRC
* Footnotes